La Maison des artistes visuels francophones is an artist centre of contemporary art that works with the francophone community in Manitoba as well as the French-speaking community at large. It supports the promotion of works in all disciplines via exhibitions, exchanges, workshops and artist residencies. To enhance the professionalism of its members, it organizes training sessions, talks and forums.
La Maison des artistes is located in a historic building in the heart of the French quarter in St. Boniface, Manitoba.
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DU 6 SEPTEMBRE AU 25 OCTOBRE 2012
Du temps et de l’espace
Être c’est occuper un lieu pendant un temps. C’est la mécanique physico-chimique de base de l’Univers. C’est l’état de n’importe quel atome, soleil, fleur, nuage, bactérie, poisson ou tornade. Ça prend pas la tête à Papineau. Il n’est même pas nécessaire d’être conscient. Mais qu’au sein de cet espace sans direction et de cette durée sans but, la conscience surgisse et c’est le début de l’histoire.
C’est un des dénominateurs communs des œuvres de hannah_g, de Chantel Mierau et de Stéphane Oystryk : la narration, le produit de la conscience, nourrie d’un lieu et d’un temps, qui cherche un sens physique, psychologique et téléologique.
hannah_g – Le mythe
La série Chicago of the North et le projet On Salt Islets abordent les effets transformateurs des lieux et du passage du temps sur les consciences (celles des protagonistes, du narrateur, de l’auteure et des lecteurs). Ce passage c’est à la fois la courbe dramatique des personnages et le kaléidoscope qui nous permet de « romantiser » le passé. Ainsi l’atmosphère, les personnages et les péripéties deviennent des figures d’épopées et de tragédies révélatrices de la démesure et de l’orgueil individuel et collectif. On Salt Isletsrévèle aussi, mais plus intimement, la qualité transformatrice du temps qui agit aveuglément sur la matière et sur la conscience, et révèle aussi la capacité de la conscience à transformer la matière et à se transformer elle-même, qu’elle en soit consciente ou pas.
Chantel Mierau – La cérémonie
La vie est affaire de reproduction, celle des molécules, des cellules, des corps, des schèmes de pensées, des croyances, des structures sociales. C’est aussi affaire d’évolution, de déplacement, de croissance et d’entropie. Mierau situe ses performances et ses installations dans le continuum historique, religieux et culturel de la communauté mennonite. Son œuvre narre donc l’état d’un esprit à l’intersection de la reproduction (travail, cérémonies, cérémonie du travail, mythologie de l’Éden) et de l’évolution (le retrait du contexte initial), et conscient comme Héraclite qu’on «…ne (se) baigne pas deux fois dans le même fleuve.» et, comme Anaxagore, que «Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.»
Stéphane Oystryk – La prophétie
Je t’aime, Saint-Boniface présente le regard d’une conscience sur un lieu, un temps et des protagonistes précisément circonscrits. Et ce regard posé sur Saint-Boniface et ses habitants s’insère dans le mythe et dans l’épopée du quartier et de la communauté qui les habite et les poursuit. La caméra de l’artiste repose sur un trépied dont le premier point d’appui est la tradition (évoquée par la décrépitude des lieux, des immeubles, des clôtures, la palette et l’histoire que ceux-ci révèlent), le deuxième, la modernité (évoquée par la jeunesse des personnages, l’urbanisme moderne, les commentaires, les techniques de prises de vue, la tension générée par la présence de l’autre – autre génération, autre culture) et le troisième, la tension générée par le contact entre tradition et modernité et qui constitue la question que pose le prophète au sujet de l’avenir des lieux, des cultures et des individus.